Les scientifiques
D’après un rapport sur le CCD, publié en août 2009 dans le journal PloS One, nous avons pu tirer la position la plus récente des scientifiques face à la disparition des abeilles.
Selon les experts de l’abeille, les surmortalités observées au sein des colonies durant ces deux dernières années n’ont pour le moment aucune cause précise identifiée. Ce syndrome de perte a été baptisé « Colony Collapse Disorder » (CCD) car sa caractéristique principale est la perte rapide des ouvrières adultes.
Une étude épidémiologique a été menée pour comparer les différents facteurs de risque de surmortalité des abeilles : les pesticides, les pathogènes tels que le varroa, la physiologie de l’abeille adulte… Mais aucun de ces facteurs pris séparément n’est apparu comme la cause la plus probable du CCD. Ce syndrome résulterait donc plutôt de la conjonction de tous les pathogènes de l’abeille associés aux facteurs de stress et à l’action des pesticides.
Par ailleurs, d’après un article paru dans Proceedings of the National Academy of Science of the United States of America le 24 août 2009, certaines recherches génétiques ont révélé des différences sur plusieurs gènes des abeilles victimes du CCD. En outre, des fragments inhabituels du matériel génétique ont été trouvé. Ces fragments sont typiques d’une infection par des virus de la famille des «picorna» tels que le virus des ailes déformées (DWV) ou celui de la paralysie aiguë israélien (IAPV). Ces virus pourraient être à l’origine d’une plus grande vulnérabilité des abeilles aux autres virus, aux pesticides et aux bactéries. Mais encore une fois, aucune preuve n’a pu suggérer qu’un de ces facteurs pris séparément puisse être la cause majeure du CCD, il s’agirait donc toujours d’une conjonction de ces différents facteurs. Pour plus d’informations, voir l’article original.
Enfin, il n’est pas exclu que les OGM y soient pour quelque chose dans la disparition des abeilles. En effet, 40% des cultures de maïs aux Etats Unis sont génétiquement modifiées. Durant 3 ans, de 2001 à 2004, une équipe de chercheurs a examiné les effets du pollen d’une variété de maïs génétiquement modifié appelée "maïs Bt" sur les abeilles. Un gène d’une bactérie du sol a été inséré dans le maïs permettant à la plante de produire un agent toxique pour les insectes ravageurs. L’étude a conclu qu’il n’y avait aucune preuve de toxicité du maïs Bt sur la santé des abeilles. Toutefois, lorsque les abeilles utilisées dans ces expériences furent infestées par un parasite, il se produit de manière significative une baisse plus forte du nombre d’abeilles parmi les insectes qui avaient ingéré une forte concentration du poison Bt. Là encore, les scientifiques penchent pour une surmortalité multifactorielle des abeilles.
Les autres acteurs : les agriculteurs, les écologistes, les apiculteurs, les firmes agrochimiques et les pouvoirs publics.